Streaming
“Tout le monde aujourd’hui se fiche un peu du disque. Il n’y a plus de support, tout est dématérialisé, disponible en streaming… Il n’y a plus ce culte de l’objet…”
Dick Rivers
Bien sûr on pourrait rester totalement indépendant·e et mettre ses morceaux sur son site ou sur une seule plateforme que l’on a choisie. Mais c’est se couper de tous ceux qui ont pris un abonnement sur un service de streaming et qui vous chercheront sur celui-ci.
À l’époque du disque, être présent·es chez tous les disquaires de France était réservé aux artistes disposant de gros moyens dans leur entourage. Aujourd’hui avec le streaming, être présent·e sur toutes les plateformes du monde est possible même si ça ne permet pas de se démarquer et que les plus gros moyens auront toujours les plus grosses écoutes.
Comprendre
Pour vendre des disques, on peut essayer de contacter les 334 disquaires français, tous les supermarchés et autres points de vente mais ça semble irréalisable, et certains d’entre eux ne souhaiteront pas travailler avec vous pour seulement un ou deux disques que vous avez à proposer. Il vous faut passer par un distributeur qui, s’il l’accepte, demande un stock de disques au label (à vous si vous n’en avez pas) et qui, moyennant un pourcentage, propose vos références, par catalogue ou livré par un commercial. Ce schéma dépliable, peut vous aider (ou pas ?) à mieux comprendre la chaîne du disque et ses flux financiers.
Si vous lisez cet article c’est qu’a priori vous faites tout vous-même et, bonne nouvelle : en tant qu’artiste, pour le streaming vous allez pouvoir directement passer par un distributeur numérique en squeezant les autres étapes du schéma.
Les pré-requis
Droits & autorisations
Vous avez composé vous-même ou avec votre groupe TOUS les éléments des morceaux que vous voulez distribuer ? Alors pas de problème. Mais si vous utilisez un sample, un dialogue de film, un échantillon d’un titre déjà sorti, là c’est plus compliqué. Dans ce cas vous trouverez quelques infos dans notre article sur les droits d’auteurs. Idem pour la jaquette, le visuel : il vous faut toutes les autorisations du créateur.
Fichiers & qualité audio
Non vous n’allez pas poster des mp3 déjà encodés. Comme lorsque l’on fait fabriquer un CD, les fichiers audios doivent être de qualité. Chaque distributeur numérique a ses exigences mais le WAV semble être une référence pour tous. La qualité de l’enregistrement peut être un critère (le dictaphone posé à l’arrache dans le local pour sortir un projet c’est à éviter ☺), et certains iront jusqu’à faire un traitement de son final (mastering) sur mesure pour le streaming.
Il en va de même pour l’image, le fichier doit être en Haute Définition.
Métadonnées
Derrière ce mot barbare se cache un ensemble d’informations qui seront collées au fichier son. Certaines concernent le numéro d’immatriculation du créateur (facultatif), vous en avez un si vous êtes à la Sacem : c’est le numéro IPI il permettra que vous touchiez bien vos droits d’auteurs. Il est également indispensable d’avoir un numéro d’immatriculation de chaque morceau : le code ISRC à demander gratuitement ici ; bien souvent si vous n’en avez pas les plateformes vous en génèrent (certaines les font payer, attention !). Enfin, autre code obligatoire c’est le code-barres qui identifie votre produit, encore une fois les plateformes peuvent les générer gratuitement ou non.
Choix de la plateforme
Vous avez le choix, voici un tableau qui en compare certaines :
Les 2 conseils de la MAnet pour vous aider dans votre choix :
1. Ne sous-estimez pas le besoin de recourir à l’assistance dans une langue que vous maîtrisez
2. En moyenne vous toucherez 0,3 cts par écoute, pour gagner 30 € il faut 10 000 écoutes. Si vous choisissez une plateforme avec un abonnement annuel, assurez-vous de générer un bon nombre d’écoutes pour ne pas perdre d’argent. Regardez donc les chiffres de groupes équivalents au vôtre pour vous donner une idée et sachez que sur les artistes accompagnés par Hiero qui vivent pourtant de leur musique (grâce à la scène), seule 1 formation sur 4 touche plus de 30€ par an…
Chaque plateforme a son interface de mise en ligne, elles sont souvent ergonomiques et disposent de tutoriels pour vous y aider.
Stratégie de sortie
Publier pour publier ne vous apportera pas grand chose et c’est pas parce qu’on est bénévole et amateur qu’il ne faut pas faire preuve de professionnalisme ! Prévoyez une date de sortie suffisamment éloignée pour pouvoir envoyer de la promo aux radios locales, aux sites web qui parlent de musique, aux journaux… Et en plus de ça, les plateformes peuvent vous aider à proposer vos morceaux avant leur sortie aux playlisteurs ; être sur une playlist avec beaucoup d’abonné·es peut faire décoller vos écoutes et vous faire découvrir au plus grand nombre.
Pour choisir une date de sortie, voyez aussi si vous ne pouvez pas le faire au moment d’une série de date de concerts car votre actu augmente vos écoutes.
Il existe certains outils qui vous permettent en un seul lien, de partager sur les réseaux sociaux l’ensemble des plateformes qui vous jouent ; certains sont payants d’autres gratuits mais affichent des pubs, on les connait sous le nom de “smart link“.
Vous êtes maintenant un peu mieux armé·e on l’espère, sachez qu’il est toujours possible de prendre un rendez-vous à la MAnet pour qu’on vous aide. On propose aussi des formations gratuites autour de l’autoproduction à l’heure du digital, abonnez-vous à la newsletter pour être sûr·e d’avoir l’info !